Trek autour du lac Inle
- leptitourdejoetade
- 24 août 2017
- 4 min de lecture
On poursuit un peu plus au Nord, à Kalaw dans la région du lac Inle. Un peu plus haut aussi, à 1200m d'altitude, et c'est avec un petit plaisir que l'on retrouve un semblant de fraicheur. A l'image de Dalat au Vietnam, cette ville fut édifiée par les colons comme zone de repos loin de la chaleur étouffante et de l'agitation des côtes. Nous venons ici surtout pour trouver un--e guide afin de partir en direction du fameux lac Inle, mais nous avons aussi la chance de pouvoir assister au marché des 5 jours. Le concept est simple, 5 villes accueillent à tour de rôle un énorme marché où se rassemble tous les villages de la région. Des dizaines d’ethnies sont représentées, les gens font parfois plusieurs heures de marche, de scooter ou de charrues depuis les montagnes pour venir vendre leur produits. Un spectacle extra-ordinaire où les couleurs, odeurs et bruits se bousculent, mais dont l'ensemble respire une certaine harmonie et une grande sérénité. Surement le plus beau marché que l'on ai eu la chance de vivre, et on commence à avoir de l'expérience à ce niveau là !
Nous partons ensuite pour 6 jours de trek , nous commencerons de Pindaya (avec son impressionnante grotte aux 8000 bouddhas) pour rallier Kalaw et enfin le lac Inle. C'est la petite agence Lucky Flower et notamment son créateur Cookie qui nous a concocté ce programme sur-mesure et inédit. C'est seulement la 2e fois en 12 années de guide, qu'il part de si loin pour arriver au lac ! On ne monte pas en altitude et le dénivelé reste très raisonnable donc pas de difficulté majeure à part un peu de boue sur la fin (mais bon, à côté du Paramo colombien c'est de l'enrobé!). Ne reste plus qu'à profiter des paysages, nous voici plonger au cœur d'une sorte de bocage birman où la moindre parcelle de terre est cultivée mais où le moteur n'existe pas ou presque...
Pas de route, pas de bruit dans ce jardin géant dans lequel on trouve une variété incroyable de produits : mais, riz, gingembre, choux, patates, cacahuètes, orange ,thé et d'autres qu'on a du oublier. Pas de doutes, on est bien dans un pays qui était fermé au système mondialiste il y a encore quelques années. Nous traversons des villages appartenant à différentes ethnies qui sont souvent reconnaissables aux coiffes et aux vêtements qu'ils portent. Un gros point commun tout de même, les grands sourires sur notre passage, décidément la marque de fabrique du Myanmar! Découverte du cigare birman et du maquillage au tanaka (pâte blanc-jaune issue d'un arbre et utilisé par les hommes et les femmes comme protecteur solaire et produit cosmétique). On passera 3 nuits chez des familles et 2 en monastère.
A chaque fois des rencontres inoubliables et une ambiance bien particulière. Il faut s'imaginer assis par terre au milieu des ces grandes maisons en tech qui sentent la fumée, à attendre les excellents repas birmans préparés par Cookie, sur les cuisines au feu de bois de nos hôtes. Ensuite, tout le monde s’assied autour du feu ou de la table et on parle, on questionne., on échange bières et cigares. Au début nous sommes toujours les plus bavards (par l'intermédiaire de notre cher cookie, qui maîtrise les différents dialectes des villages que l'on traverse), mais très vite la curiosité des locaux prend le dessus et ils posent plein de questions. Le cercle s'agrandit au fur et à mesure que les enfants et petits enfants rentrent des champs ou osent enfin nous rejoindre dans la maison familiale. Certains ont des smartphones et nous prennent discrètement en photo !
Ces gens qui s'éclairent encore à la bougie (plus pour longtemps, les panneaux solaires commencent à se démocratiser) sont en train de vivre (ou de subir?) une évolution technologique extrêmement rapide. Imaginez nos arrières grands-parents qui découvrent d'un jour à l'autre les smartphones, internet, la société occidentale et ses énormes voitures et autres exagérations... Bref, ça fait un sacré choc. Si les jeunes semblent très bien s'y adapter, les générations plus âgées sont clairement plus méfiantes et également très curieuses par rapport à nos sociétés occidentales.
Au final des discussions très intéressantes pour nous comme pour eux. L'une d'elle aura même failli se terminer en travaux pratiques puisque Jo s'est gentiment fait inviter à venir monter sur un buffle... Invitation refusée sur conseil de notre guide, c'est qu'en pleine nuit après quelques bières et dans une rizière remplie de sangsues on avait vu mieux comme idée !
On aura également la chance inouïe de tomber sur la cérémonie funéraire d'un moine supérieur. Tous les habitants des 5 villages aux alentours viennent lui rendre hommage, font des feux d'artifices, certains veillent toute la nuit avant de monter son tombeau au sommet de la montagne pour enterrer ses cendres dans une stupa. L’ambiance est à la fois triste et joyeuse car le moine quitte ce monde mais va ensuite se ré-incarner dans sa nouvelle vie.
Difficile de résumer ces 6 jours et impossible de trier les photos (on en a d'ailleurs mis beaucoup !!)... Une immersion dans la campagne profonde de ce magnifique pays que l'on est pas prêt d'oublier. Après ce beau périple, nous arrivons sur la rive sud du fameux lac Inle, connu pour ses pêcheurs acrobates...
Voilà, on s'autorise une petite journée pour se remettre de nos émotions et on repart dès demain pour un autre lieu magique : les temples de Bagan.

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